samedi 29 mars 2014

Nobel de littérature : Les « nobélisables » en 2013

En matière littéraire, en tout cas pour le comité Nobel, l’année 2013 peut être considérée comme l’année de la femme. Certes, parmi la quinzaine d’écrivains qui restent parmi les favoris depuis plusieurs années, on retrouve toujours en 2013 les américains Philippe Roth et Thomas Pynchon, le franco-tchèque Milan Kundera et l’italien Umberto Ecco qui se retrouvent plutôt en queue de peloton cette année, ainsi que des écrivains moins connus, en tout cas en France, comme le hongrois Péter Nádas et  le dramaturge norvégien Jon Fosse.

Peter Nadas        Péter Nádas et  Jon Fosse

Reste le cas du romancier japonais Haruki Murakami mondialement connu et apprécié qui fut le grand favori ces deux dernières années, encore battu donc en 2013 malgré le succès considérable et mondial de son dernier roman. Peut-être faut-il y voir un souci d’équilibre cher au comité Nobel qui a déjà couronné ses compatriotes Yasunari Kawabata et Kenzaburo Oé et, plus récemment, les écrivains chinois MoYan et franco-chinois Gao Xingjian. 

     
    Yasunari Kawabata               Kenzaburo Oé            Gao Xinjian

La liste comprend quelques outsiders qui ont a priori une chance assez mince, mais avec le comité Nobel, on ne sait jamais, il aime parfois se démarquer des tendances dominantes et les surprises n’ont jamais manqué. Comme le dit l’éditeur suédois Svante Weyler, « l’Académie prend un certain plaisir à surprendre, à agir de manière un peu irrationnelle. » De plus, depuis les polémiques qui ont suivi l’attribution du prix Nobel à l’écrivain chinois Mo Yan à qui certains, comme le prix Nobel Herta Müller, ont reproché son laxisme vis-à-vis du pouvoir chinois, incite le comité Nobel à éviter et même à écarter les écrivains qui feraient controverse par leurs positions politiques.

Parmi ces outsiders, les noms qui reviennent le plus souvent sont d’abord les poètes coréen Ko Un et le franco-syrien Ali Ahmed Saïd Esber, connu sous son nom de plume Adonis, l’israélien Amos Oz (Amos Klausner) qui défend l’instauration d’un double état au Proche-Orient ou le kenyan Ngugi wa Thiong’o qui enseigne au Etats-Unis, reparti de son pays qu'il avait regagné en 2004, après avoir subi des violences.

Mais ce sont des femmes qui dominent dans le peloton de tête. Outre la lauréate Alice Munro et sa particularité d’être une nouvelliste –ce qui est une première- trois autres femmes étaient aussi fort bien placée pour briguer cette distinction.


 
                        Alice Munro                                               Herta Müller

D'abord l'écrivaine et journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch et ses oeuvres particulières sous forme de"reportages polyphoniques" qu'on a parfois qualifiée d'auteur documentaire, et considérée comme une dissidente qui, pour cette raison, a longtemps vécu à Berlin avant de pouvoir regagner son pays et de s'installer à Minsk.
Autre écrivaine engagée, la franco-algérienne Assia Djebar, connue pour prôner l'émancipation des femmes et défendre de part le monde les droits de la femme. Lauréate de nombreuses récompenses internationales, elle a fait une entrée remarquée à l'Académie française en 2006.

     
     
Svetlana Alexievitch                                  Assia Djebar


Dernière personnalité de ce trio du peloton de tête, l'américaine Joyce Carol Oates que le président Barack Obama a décoré en 2010 pour "sa contribution aux lettres américaines", qui aime traiter des sujets d'actualité centrés sur les affinités homosexuelles dans Sexy, sur des personnalités comme Marylin Monroe dans Blonde ou l'accident de Ted Kennedy dans Reflets en eau trouble.

  Joyce Carol Oates

  <<< • • Christian Broussas • Nobélisables 2013 • °° © CJB  °° • • 03/2014 >>>

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